Xylella fastidiosa, bactérie pathogène d’une rare agressivité, représente une menace majeure pour l’agriculture et l’horticulture. Capable d’infecter plus de 400 espèces végétales, elle se distingue par son absence de traitement curatif et sa propagation rapide. Aujourd’hui présente en France, cette bactérie mobilise chercheurs et professionnels agricoles pour tenter d’endiguer ses ravages et préserver les écosystèmes.
Qu’est-ce que Xylella fastidiosa ?
Xylella fastidiosa est une bactérie qui s’installe dans les vaisseaux conducteurs de la sève, appelés xylèmes. Elle se propage grâce à des insectes piqueurs-suceurs (Cicadelle) qui se nourrissent de la sève brute. Une fois installée, elle obstrue ces vaisseaux, perturbe l’alimentation hydrique et nutritionnelle de la plante. Les conséquences vont du flétrissement jusqu’à la mort de l’hôte.
Xylella fastidiosa est aussi responsable de nombreuses maladies chez différentes espèces, citons notamment la maladie du dessèchement rapide des oliviers (CoDiRO) pour ne citer qu’elle.
Mortelle pour les plantes, cette bactérie est inoffensive pour l’homme et les animaux. Elle se décline en plusieurs sous-espèces (fastidiosa, multiplex, pauca, sandyi ou tashke), chacune ayant des préférences d’hôtes.
Répartition de la bactérie
Originaire des continents américains (Nord et Sud), Xylella fastidiosa s’est propagée à d’autres régions du monde, notamment en Asie et en Europe. Sur le vieux continent, elle a été observée pour la première fois dans les Pouilles, en Italie, en 2013 (où elle a depuis causée la destruction de milliers d’oliviers), avant d’être détectée en Espagne, au Portugal, en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas.
En France, cette bactérie a été identifiée en 2015, en Corse et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, puis plus récemment dans l’Aude et le Gard.
Quelles sont les plantes touchées ?
Xylella fastidiosa est une menace pour un nombre impressionnant de végétaux. Plus de 400 espèces sont répertoriées comme sensibles à cette bactérie. Elle touche aussi bien des cultures agricoles que des plantes ornementales ou des espèces sauvages.
Dans les champs, des arbres emblématiques comme la vigne, l’olivier ou l’amandier sont particulièrement exposés. Des espèces fruitières, telles que le prunier, le pêcher le figuier, l’abricotier ou le cerisier, peuvent également être affectées. Les agrumes sont également touchés. Tout comme certaines plantes fourragères comme la luzerne ne sont pas épargnées.
Côté plantes ornementales, le laurier-rose figure parmi les victimes les plus connues. Mais d’autres végétaux, comme la lavande, le polygale à feuilles de myrte, l’immortelle d’Italie ou encore le ciste de Montpellier, sont eux aussi vulnérables.
Comment les plantes sont-elles infectées ?
La transmission de Xylella fastidiosa passe par des insectes piqueurs-suceurs (plus de 50 sont répertoriés) qui se nourrissent de la sève. Ces insectes transportent la bactérie d’une plante infectée vers une plante saine, agissant comme de véritables vecteurs. En Europe, plusieurs coupables sont impliqués dont :
- Le cercope des prés (Philaenus spumarius)
- Les cicadelles (Cicadellinae),
- Les aphrophores (Aphrophoridae),
- Les cercopes (Cercopidae).
La Cicadelle nommée Graphocephala atropunctata est une espèce polyphage consommatrice de xylème, élément essentiel permettant de véhiculer la sève. Elle est surtout connue comme étant l’un des principaux véhicules de la bactérie Xylella fastidiosa. Elle attaque sur Vitis, Rubus, Urtica, Salix, Sambuscus ou Artemisia dans son aire d’origine. Mais elle se nourrit aussi d’une grande variété de plantes. La polyphagie, la large distribution géographique et la transmission de X. fastidiosa se combinent pour faire de Graphocephala atropunctata une menace permanente et importante pour la culture de la vigne. Les symptômes causés par cette cicadelle sont essentiellement indirects, provoqués par la bactérie X. fastidiosa. Les conditions climatiques occasionnent depuis quelques années une recrudescence de ces ravageurs.
Quels sont les symptômes et dégâts de la bactérie Xylella fastidiosa ?
Les symptômes causés par Xylella fastidiosa peuvent varier largement selon la plante touchée et la sous-espèce de la bactérie responsable. Certaines plantes infectées ne montrent aucun signe visible (on dit qu’elles sont asymptomatiques), mais elles restent porteuses de la maladie et augmenter le risque de propagation. D’autres, en revanche, subissent des dégâts graves, parfois mortels.
Ces symptômes, souvent peu spécifiques, compliquent l’identification. Vous pourriez observer :
- Le flétrissement ou le brunissement des feuilles,
- Des brûlures foliaires,
- Un nanisme sur certaines espèces, comme le pêcher.
La bactérie est également responsable de maladies graves, dont :
- La maladie de Pierce sur la vigne,
- La chlorose variégée des agrumes,
- Le syndrome de dessèchement rapide des oliviers (CoDiRO),
- La brûlure des feuilles des caféiers.
Réglementation et mesures de prévention
Face à cette menace, Xylella fastidiosa est classée comme organisme de quarantaine au sein de l’Union européenne. Cette classification impose une vigilance accrue de la part des autorités et des professionnels. La réglementation en vigueur prévoit des inspections régulières des plantes sensibles, ainsi qu’une surveillance renforcée des importations de végétaux susceptibles d’être contaminés. La sensibilisation des acteurs agricoles et des jardiniers est également primordiale pour freiner la propagation de la bactérie.
Surveillance et lutte contre Xylella fastidiosa
Lutter contre Xylella fastidiosa repose sur une approche rigoureuse et multidimensionnelle. L’identification rapide des foyers d’infection est essentielle pour limiter sa dispersion. Les plantes infectées sont arrachées et détruites afin de réduire les réservoirs de contamination.
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