La maladie du Dragon jaune est aujourd’hui l’une des plus graves menaces pour les cultures d’agrumes à travers le monde. Cette infection bactérienne cause des ravages considérables dans les vergers, où elle affecte la production et la qualité des fruits et provoque la mort des arbres. Quelles sont les causes de cette maladie ? Comment l’identifier ? Et quelles mesures de lutte adopter ? Explications.
Qu’est-ce que la maladie du Dragon Jaune ?
La maladie du Dragon jaune, également connue sous le nom scientifique de Huanglongbing (HLB) ou Citrus Greening, est une infection bactérienne extrêmement destructrice qui frappe les agrumes. Elle est provoquée par la bactérie Candidatus Liberibacter, divisée en trois sous-espèces : L. c. asiaticus, prédominante en Asie, L. c. americanus, localisée en Amérique, et L. c. africanus, identifiée en Afrique.
Détectée pour la première fois en Chine en 1919, cette maladie s’est rapidement propagée dans les zones tropicales et subtropicales du globe. Aujourd’hui, elle sévit en Asie du Sud-Est, en Amérique du Nord et du Sud, dans les Caraïbes, ainsi qu’en Afrique. Bien qu’absente pour l’instant en Europe, une version moins virulente a été repérée en 2019 dans le nord de l’Espagne et au Portugal. En outre-mer, des foyers actifs ont été signalés aux Antilles, à La Réunion, et plus récemment en Guyane en 2022.
Toutes les espèces de Citrus, qu’il s’agisse d’oranges, de citrons ou encore de pamplemousses, sont sensibles à cette maladie. Elle affecte également certains arbres et arbustes ornementaux de la famille des Rutacées, élargissant son spectre de menace.
À ce jour, le Huanglongbing constitue un défi majeur pour les cultures d’agrumes, compromettant à la fois la productivité et la qualité des fruits.
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Modes de transmission
La maladie du Dragon jaune se propage principalement par l’intermédiaire de psylles, des insectes piqueurs-suceurs qui se nourrissent de la sève des agrumes. Deux espèces majeures sont impliquées dans cette transmission : le psylle asiatique des agrumes (Diaphorina citri) et le psylle africain (Trioza erytreae), ce dernier ayant déjà été détecté en Europe. En piquant les arbres pour se nourrir, ces insectes infectent les tissus conducteurs de sève avec la bactérie Candidatus Liberibacter, provoquant ainsi l’apparition de la maladie.
Les psylles, en plus de transmettre la bactérie, excrètent un miellat qui favorise le développement de la fumagine, une moisissure noire qui affaiblit davantage les plantes contaminées. Leur présence est exacerbée dans les zones aux conditions climatiques chaudes, propices à leur prolifération.
Le transport de plants infectés ou de greffons contaminés constitue un autre vecteur important de diffusion. Cette pratique, souvent réalisée sans contrôles rigoureux, accélère l’introduction de la maladie dans de nouvelles régions, compliquant les efforts de prévention et de gestion.
Quels sont les symptômes de la maladie ?
Les premiers signes de la maladie sont souvent difficiles à détecter, car ils apparaissent plusieurs mois après la contamination.
Sur les feuilles
- Les feuilles présentent un jaunissement irrégulier et des marbrures.
- La croissance des jeunes feuilles est ralentie.
- Une chute prématurée des feuilles peut survenir.
Sur les fruits
- Les fruits sont déformés et de taille réduite.
- Une coloration partielle ou inversée est observable, avec une base verte et un sommet orange.
- Leur goût devient amer et acide, les rendant non comestibles.
- Une chute prématurée des fruits impacte directement les récoltes.
Sur l’arbre
- Les rameaux dépérissent progressivement.
- La croissance de l’arbre est ralentie.
- La baisse de vigueur finit par provoquer la mort de l’arbre.
Impact de la maladie
La maladie du Dragon jaune a un impact dévastateur sur les vergers d’agrumes. Elle conduit à des pertes massives de rendement. Les fruits issus des arbres contaminés sont souvent invendables, et les producteurs subissent des pertes économiques majeures.
Dans certaines régions, la culture des agrumes a même été abandonnée au profit d’autres cultures moins vulnérables.
Pour les consommateurs, ces perturbations se traduisent par une réduction de l’offre, une hausse des prix, et une dépendance accrue à l’importation depuis des régions encore épargnées.
Prévention et lutte contre la maladie du dragon jaune
La prévention de la maladie du Dragon jaune repose sur des mesures rigoureuses qui visent à limiter la propagation de la bactérie. En Europe, des restrictions strictes interdisent l’importation de végétaux de Citrus destinés à la plantation, afin d’éviter l’introduction de plants contaminés.
Les arbres infectés doivent être éliminés rapidement pour réduire les risques de transmission aux cultures environnantes.
Une vigilance renforcée est nécessaire pour détecter les premiers symptômes de la maladie, que ce soit sur les feuilles, les fruits ou l’arbre dans son ensemble.
La lutte contre les psylles, principaux vecteurs de la bactérie, représente également un axe essentiel.
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