Le charançon de la tige du colza, ou Ceutorhynchus napi, est un ravageur majeur des cultures de colza en Europe. Chaque année, il cause des dégâts considérables, entraînant des pertes de rendement et une dégradation de la qualité des récoltes. La lutte contre ce ravageur repose sur une compréhension de son cycle de vie, de ses caractéristiques et des moyens de prévention adaptés. Nos conseils et solutions biologiques pour lutter contre ce charançon ravageur du colza.
Description du charançon de la tige du colza
Le Ceutorhynchus napi appartient à la famille des Curculionidae. Originaire d’Europe, il s’est imposé comme l’un des ravageurs les plus nuisibles aux cultures de colza. L’adulte mesure environ 3 à 4 mm de long, avec un long rostre et se distingue par un corps noir gris foncé.
Quant à la larve, elle est apode et de couleur claire, mesurant entre 5 et 7 mm. Sa tête arbore une teinte brun jaunâtre. Elle se nourrit exclusivement de la moelle des tiges de colza, ce qui explique les dégâts considérables qu’elle peut causer aux cultures.
Quelles sont les plantes hôtes ?
Le charançon de la tige du colza est étroitement associé aux brassicacées. Si l’adulte peut se nourrir de nombreuses brassicacées spontanées, la ponte ne s’effectue que sur certaines plantes hôtes. Parmi elles, le colza (Brassica napus) est la cible privilégiée.
D’autres brassicacées comme la navette (Brassica rapa var. silvestris), le chou (Brassica oleracea), le navet et la rave (Brassica rapa) sont également concernées.
Cycle de développement du charançon de la tige du colza
Le Ceutorhynchus napi présente une seule génération par an. Les adultes hivernent dans le sol des champs de colza de l’année précédente, restant dans leur coque nymphale jusqu’au début de l’hiver. Ils émergent généralement entre fin janvier et fin mars.
À leur sortie, les adultes se nourrissent de brassicacées proches avant de voler vers les nouveaux champs de colza, où ils se propagent rapidement. La ponte débute 10 à 20 jours après l’émergence des adultes. La femelle pond à l’intérieur des jeunes tiges, juste en dessous du bourgeon terminal. Le développement embryonnaire dure plusieurs semaines.
La larve passe par trois stades de développement en l’espace de 30 à 40 jours, se nourrissant de la moelle des tiges de colza. À maturité, elle perce un trou près du pétiole d’une feuille basse, tombe au sol et s’enfouit pour nymphoser. La nymphose dure environ 25 jours, après quoi l’adulte émerge pour répéter le cycle.
Les dégâts sur les cultures de colza
Les principaux dégâts du charançon de la tige du colza sont liés à la ponte dans les tiges. Ces piqûres forment de petits trous d’environ 1 mm de diamètre, souvent entourés de mucus blanchâtre.
La présence des œufs dans les tiges provoque une nécrose des tissus en croissance. Ce phénomène entraîne des déformations importantes, telles que le nanisme des plantes, la torsion et l’éclatement des tiges. Les plantes touchées subissent un dessèchement prématuré, ce qui compromet leur développement et leur rendement.
Ces dommages favorisent l’entrée de maladies, comme le phoma (Leptosphaeria maculans), ce qui augmente le risque de pertes pour les cultures.
Les conditions climatiques froides accentuent les dégâts. Lors de périodes de gel, les tiges déjà affaiblies par les pontes et les nécroses se fragilisent davantage, entraînant des pertes de récolte encore plus sévères.
Comment lutter contre le charançon de la tige du colza ?
La lutte contre le charançon de la tige du colza repose sur une combinaison de mesures préventives, de surveillance et d’interventions ciblées.
La prévention implique de favoriser un démarrage rapide de la végétation. En effet, une tige de colza qui atteint 20 cm de hauteur devient moins attractive et moins sensible aux attaques du charançon. Une croissance vigoureuse peut ainsi limiter la sensibilité des tiges aux pontes et aux dommages subséquents.
La surveillance est essentielle pour détecter l’arrivée des premiers adultes. Le piégeage permet d’identifier le moment opportun pour intervenir. Il est recommandé de traiter dans les 8 à 10 jours suivant les premières captures, afin de neutraliser les adultes avant qu’ils ne commencent à coloniser les parcelles.
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