Botrytis de la vigne (Botrytis cinerea) : quels traitements biologiques ?

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Présent dans tous les vignobles du monde, Botrytis cinerea est l’un des champignons les plus redoutés en viticulture. Responsable de la pourriture grise, il altère la qualité des raisins et réduit les rendements. Son développement est favorisé par l’humidité et les blessures sur les baies. Face aux enjeux de qualité et aux exigences environnementales, les traitements biologiques et naturels offrent des solutions adaptées pour limiter son impact. Découvrez les traitements et solutions développées par Agrobiotop contre cette maladie.

Botrytis cinerea, une maladie cryptogamique

Botrytis cinerea est un champignon omniprésent dans les vignobles du monde entier. Polyphage, il s’attaque à un large éventail de cultures, mais c’est sur la vigne qu’il se montre particulièrement redoutable. Responsable de la pourriture grise, il détériore les grappes, réduit les rendements et modifiela qualité des récoltes. Son impact ne s’arrête pas là : il peut aussi affecter les raisins après la vendange, que ce soit durant le transport ou le stockage.

Dans certaines conditions spécifiques, ce même champignon peut être recherché pour un phénomène bien différent : la pourriture noble. Ce processus, exploité pour la production de vins liquoreux d’exception, repose sur une évolution contrôlée du botrytis, qui concentre les sucres et modifie les arômes des baies.

Les régions au climat humide et tempéré à chaud offrent un terrain particulièrement propice à son développement.

Méthodes de prévention contre Botrytis cinerea

La maîtrise du botrytis repose sur des pratiques culturales adaptées qui limitent les conditions favorables à son développement.

  • Sélectionner des cépages et clones moins sensibles : certaines variétés présentent une meilleure résistance naturelle grâce à une peau plus épaisse ou des grappes plus aérées.
  • Adapter la densité de plantation : un espacement suffisant entre les pieds permet une meilleure circulation de l’air.
  • Contrôler la vigueur de la vigne : une végétation trop dense crée un environnement humide propice au développement du champignon. Une gestion équilibrée de la fertilisation et de l’irrigation permet d’éviter une croissance excessive.
  • Optimiser l’aération des grappes : une taille adaptée et un effeuillage ciblé favorisent la pénétration de la lumière et la circulation de l’air.
  • Éviter l’irrigation par aspersion et les interventions sur vigne humide : l’eau libre sur les grappes facilite la germination des spores et leur propagation. Travailler sur un feuillage sec limite le risque de contamination.

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Quels sont les facteurs qui favorisent le botrytis de la vigne ?

Le développement de Botrytis cinerea dépend étroitement des conditions environnementales et des pratiques culturales. Certaines situations créent un terrain particulièrement favorable à son installation et à sa propagation.

Conditions climatiques propices

  • Une température comprise entre 17 et 23°C.
  • Un printemps doux et humide.
  • Une hygrométrie supérieure à 90 % ou la présence d’eau libre sur les grappes accélère la contamination.
  • Les épisodes de grêle et de pluies violentes provoquent des blessures sur les baies.

Facteurs liés au vignoble

  • Topographie et type de sol : les zones basses retiennent davantage l’humidité et augmentent les risques d’infection.
  • Matériel végétal : certains cépages sont plus sensibles que d’autres. Les variétés à peau fine et grappes compactes sont particulièrement vulnérables.
  • Conduite culturale : une vigueur excessive, un feuillage trop dense et des grappes compactes créent des conditions favorables à la prolifération du champignon en maintenant un microclimat humide.

Quels sont les symptômes de Botrytis cinerea sur la vigne ?

Sur les rameaux, des taches brunes se forment avant l’aoûtement. Avec le temps, ces marques s’éclaircissent pour devenir blanchâtres. De petites protubérances noires, correspondant aux sclérotes du champignon, peuvent également être visibles sur les tissus atteints.

Sur les feuilles, l’infection débute par des taches humides brun-rouge, situées d’abord sur les bords du limbe. Progressivement, ces lésions s’étendent vers l’intérieur et deviennent nécrotiques. Les feuilles prennent alors un aspect recroquevillé et brûlé, parfois recouvert d’un feutrage gris caractéristique.

Les inflorescences sont également touchées, avec un dessèchement progressif des fleurs. Les rafles et pédoncules présentent des lésions brunes qui compromettent la circulation de la sève. Une pourriture pédonculaire peut apparaître et entraîner le flétrissement et la chute des baies avant leur maturation.

Sur les grappes et baies, la sensibilité est maximale après la véraison, bien qu’une contamination puisse survenir plus tôt. Des lésions humides marquent les premiers stades de l’infection. Par la suite, les baies prennent une teinte brune et se recouvrent d’un feutrage gris, signe distinctif de la pourriture grise.

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Quel impact sur la qualité du raisin et du vin ?

L’infestation par Botrytis cinerea entraîne une réduction des rendements et modifie profondément les caractéristiques du raisin. L’altération de la structure des baies affecte leur composition en sucres et en acides, ce qui perturbe les processus de vinification. Les arômes naturels du raisin sont affaiblis, rendant le vin moins expressif et moins équilibré.

Les fermentations peuvent être ralenties ou perturbées par la présence de composés indésirables issus du champignon. Ce déséquilibre se traduit par des notes fongiques et moisies, qui nuisent à la pureté des saveurs. Les vins rouges sont particulièrement touchés, car le botrytis modifie la stabilité des pigments, influençant la couleur et la texture. Un raisin atteint perd une partie de sa capacité à donner des vins riches et structurés, ce qui oblige à des ajustements lors de la vinification.

Cycle de développement de Botrytis cinerea

Pendant l’hiver, Botrytis cinerea se maintient sous forme de conidies, de mycélium et de sclérotes. On le retrouve sur les sarments, rafles et baies momifiées laissés sur la vigne après la récolte, ainsi que sur l’écorce et les bourgeons dormants. Le sol constitue également un réservoir où il peut persister pendant plusieurs années.

Ce champignon ne se limite pas à la vigne. Il peut également infecter des plantes adventices et d’autres cultures, ce qui favorise sa dispersion et assure la présence constante d’un inoculum prêt à attaquer la vigne dès que les conditions lui sont favorables.

À la sortie de l’hiver, le botrytis reprend son activité et commence à produire des spores sous forme de conidies. Ces dernières sont disséminées principalement par l’air et l’eau.

Les blessures jouent un rôle clé dans la propagation du champignon. Les insectes, la grêle et même les éclaboussures d’eau créent des ouvertures par lesquelles les conidies s’installent et pénètrent les tissus. Le mycélium déjà présent sur des débris végétaux peut aussi directement infecter les grappes en croissance, accélérant ainsi la contamination du vignoble.

Dès qu’il atteint un tissu vulnérable, Botrytis cinerea déclenche son processus d’invasion. Il peut traverser directement la cuticule et l’épiderme des baies, mais il profite aussi de la moindre blessure ou microfissure pour progresser.

Une fois installé, il colonise les tissus affaiblis, sénescents ou déjà affectés par d’autres agents pathogènes. La présence de maladies comme l’oïdium ou l’action de ravageurs comme les tordeuses aggravent encore la situation.

Après l’infection, le champignon se développe en formant un feutrage gris bien visible : c’est la moisissure grise. À ce stade, il produit des conidiophores chargés de nouvelles spores, qui seront à leur tour disséminées par le vent et l’eau.

Photo : Shutterstock

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